80 ans de la libération d’Auschwitz : Frania Eisenbach-Haverland raconte l'horreur des camps

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Survivante des camps de concentration, Frania Eisenbach-Haverland, témoigne régulièrement pour raconter ce qu'ont vécu les déportés dans les camps. Un collège porte son nom à Menucourt.

En ce lundi lundi 27 janvier 2025, qui marquait les 80 ans de la libération du camp de concentration d’Auschwitz, ils sont venus écouter Frania Eisenbach-Haverland, une survivante de l'horreur, dans l’amphithéâtre de la mairie d’Argenteuil.

Aujourd’hui âgée de presque 99 ans, Frania Eisenbach-Haverland, qui vit à Margency, a d'abord longtemps été incapable de parler de son passé. C’est en 1993, avec la sortie du film « La Liste de Schindler », que sa parole se libère. Après avoir donné son témoignage, Steven Spielberg, le célèbre réalisateur, lui enverra une lettre afin de la remercier personnellement. Elle commence alors à intervenir régulièrement dans les établissements scolaires de toute la France, et confie ainsi aux jeunes générations non pas seulement son histoire, mais celle de tous les déportés.

Née le 1er mars 1926 à Tarnów, elle vit une enfance joyeuse jusqu’à ses 13 ans et l’invasion de son pays par l’Allemagne, en septembre 1939. Son père, chef d’orchestre symphonique, doit fuir. Elle ne le reverra plus jamais. En 1941, sa famille est internée dans le ghetto de Tarnów puis, en 1943, elle et son frère sont déportés au camp concentration de Plaszów, le premier des 4 camps qu’elle connaitra. Elle sera par la suite emmenée à Auschwitz, puis au camp de Flossenburg et enfin à celui de Theresienstadt. Frania a 19 ans quand elle est libérée. Des 60 membres de sa famille, elle est la seule survivante.

La projection d’un reportage dédié à sa vie diffusé sur France 2 en 2018, s'est poursuivie par une séance de questions-réponses. Un ancien combattant de 101 ans, présent dans le public, prend la parole et raconte, la voix pleine d'émotion, son souvenir du jour où le bataillon américain auquel il était rattaché a ouvert le camp de Dachau et découvert les atrocités qui y étaient commises.

À l'issue de la conférence, Marie-Christine Cavecchi, la présidente du Département, très émue, a souligné la grande humanité dont fait preuve Frania Eisenbach-Haverland, malgré l’enfer qu’elle a vécu.

En 2019, afin de lui rendre hommage et d’immortaliser son nom et sa mémoire, le Département a fait renommer le collège « La Taillette » de Menucourt, collège Frania Eisenbach-Haverland.

Photos : ©CDVO