Le Château de La Roche-Guyon

Monument historique depuis 1943

À une heure de Paris, situé dans un écrin labellisé "Plus beaux villages de France" (unique en Ile-de-France), le Château de La Roche-Guyon étage son imposante silhouette des rives de la Seine au sommet de la colline.

Adossée depuis le Moyen-Âge à la falaise de craie, cette ancienne forteresse s’est métamorphosée au fil des siècles, confrontant avec élégance les styles architecturaux. Du donjon médiéval aux écuries du XVIIIe siècle, des premiers espaces troglodytiques au Potager-fruitier et au Jardin anglais, des salons d’apparat aux casemates aménagées par Rommel, le château vous propose un étrange voyage dans le temps.

Le Département assure le fonctionnement, l’animation culturelle et les travaux d’investissement du Château de la Roche-Guyon, propriété de la famille de La Rochefoucauld, dans le cadre d’un bail emphytéotique depuis plus de 30 ans.

Un potager-fruitier créé en 1697

Créé en 1697, réaménagé au début du XVIIIe en cohérence avec l’esprit des Lumières, le Potager-fruitier du château de La Roche Guyon perd après la Révolution son tracé « à la française ».

Voir l'image en grand
Dès lors il fut exploité de manière très différente, et après la Première Guerre mondiale, il est géré par une famille de maraîchers indépendants, les Bertheaume, jusqu’au milieu des années 1950. Il est abandonné et tombe dans l’oubli pendant près d’un demi-siècle. En 2004, il est restitué dans son tracé de 1741. Ses 3,8 hectares font de lui le plus grand potager d’Île-de-France après le Potager du Roi de Versailles.

Le Potager-fruitier comprend 4 grands carrés composés chacun de 8 triangles, soit 32 parcelles autour desquelles sont cultivés 675 arbres fruitiers : poiriers, pommiers, pêchers, pruniers… ainsi que des plantes potagères et aromatiques. En 2011, le Ministère de la Culture lui a attribué le label Jardin remarquable (un des 6 jardins remarquables du département).

Pour le plus grand bien de tous, l’utilisation de produits chimiques de synthèse a été totalement abandonnée sur l’ensemble du domaine à partir de 2007. Les méthodes de cultures 100% naturelles ont permis au potager d’obtenir en 2013 la certification AB (Agriculture Biologique) pour l’ensemble de sa production.

Son projet permet de retrouver la vocation première du Potager-fruitier expérimental, à savoir des tentatives d’acclimatation de plantes en provenance des Amériques comme la pomme de terre par exemple, tout en conjuguant patrimoine, écologie et enracinement social. Une ambition possible grâce au travail de jardiniers salariés du château, ainsi que d’une douzaine de salariés  d’un chantier d’insertion

Le donjon

Enraciné dans la falaise crayeuse, le donjon du château de La Roche-Guyon témoigne de l’importance du site au cours de la période médiévale et de la puissance des seigneurs. En 1190, il est bâti à la demande du roi Philippe Auguste afin de contrôler la zone frontalière sur l’Epte, séparant le royaume de France du duché anglo-normand. La forteresse massive et passive du plateau est constituée d’une tour maîtresse cylindrique de 12,20 m de diamètre et 35 m de hauteur, défendue au nord par un éperon et étroitement entourée par deux murs d’enceinte ou chemises. La vue d’ensemble forme une « amande ». Il est relié au château troglodyte de la vallée par un escalier creusé dans la roche.

Tombé en désuétude au cours du XVIIe siècle, le donjon reprend vie lors du grand projet d’aménagement d’un parc anglais – ou parc à la mode – commandité par la duchesse d’Enville et sa famille. Autrefois, lieu défensif, la tour maîtresse est réhabilitée en belvédère indispensable à la promenade du cercle d’amis de la famille de La Rochefoucauld. De toute sa hauteur, les visiteurs pouvaient admirer l’étendue des terres du duché. En 1778, la famille de Rohan-Chabot commande probablement le percement d’un portail néo-grec à l’extrémité nord de l’enceinte extérieure, transformant définitivement le donjon en fabrique. 

En 1793, la tour n’est pas épargnée par la Révolution française. Emprisonnée, la duchesse d’Enville fut contrainte d’ordonner la démolition de ce symbole fort de l’Ancien Régime. Las de ces travaux de grande ampleur, les ouvriers arrêtèrent rapidement le chantier, laissant la tour en l’état. 

N’oublions pas non plus, la source d’inspiration que fut et qu’est encore le donjon pour le milieu artistique. Au XVIIIe siècle, le peintre Hubert Robert, proche de la famille Rohan-Chabot exécute plusieurs vues ou paysages de La Roche-Guyon. En 1909, le donjon est déstructuré sous le pinceau du peintre cubiste Georges Braque 

La littérature n’est pas en reste. Victor Hugo, sensible à son charme romantique, s’inspirera de la tour pour son roman Han d’Islande.

Depuis 1996, il est possible pour les plus courageux de gravir les marches de l’escalier troglodyte afin d’accéder à la tour. Du sommet de cette dernière, un magnifique panorama s’offre à vous. 

Les écuries

En 1740, le duc Alexandre de La Rochefoucauld s’attache à embellir la cour basse du château.Il commande à son architecte Louis De Villars sa restructuration afin d’y installer de nouvelles écuries.

L’imposante façade du bâtiment présente d’immenses arcades et baies. Elle est relevée d’une grande archivolte rappelant celle du dôme des écuries de Chantilly. Le cheval cabré du tympan a été sculpté par Jamay qui a également travaillé au décor de l’escalier d’honneur du château.

Le petit théâtre

Construit à partir de l’automne 1768, à la demande de la duchesse d’Enville, propriétaire des lieux, le théâtre du château de la Roche-Guyon est aménagé sous le Grand Salon, faisant du lieu un théâtre souterrain.

Il est l’un des rares exemples encore visibles du développement des théâtres de société de la seconde moitié du 18e siècle. De taille plus modeste qu’un grand théâtre parisien, situé sous le grand salon des tapisseries, ce théâtre, pouvant accueillir entre 40 et 50 spectateurs, est luxueusement équipé et permet la mise en scène de véritables représentations, avec changements de décors.

Des troupes professionnelles et amateurs y présentaient des opéras comiques et des pièces de théâtre, autant de divertissements caractéristiques de la vie sociale des maisons de campagne.

Aujourd'hui, fermé au public, il est l'objet d'un programme de protection et de restauration depuis 2019. Il fut sélectionné par la Mission Patrimoine de Stéphane Bern en juin 2019 pour la mise en oeuvre d'un plan de sauvegarde d'urgence de ce joyau. En 2022, le Département a décidé d'investir 500 000 euros supplémentaires pour poursuivre les travaux de restauration et de mise en valeur afin qu'il puisse être rouvert au public dans les prochaines années.

Renseignements

château de La Roche-Guyon

-Sites patrimoniaux

1 rue de l’Audience
95780 LA ROCHE-GUYON

Email : information@chateaudelarocheguyon.fr

Site internet : http://www.chateaudelarocheguyon.fr/

Téléphone : 01 34 79 74 42