Bal Magnétique

La France danse. A l’ère des écrans, des centaines de femmes et d’hommes se croisent encore l’été sur les parquets des bals folk, les communautés d’ici et d’ailleurs continuent de se retrouver le samedi soir pour partager et transmettre des pas et des figures, les cours du soir de danses de couple affichent complet… Le chorégraphe Massimo Fusco le sait bien, puisque ses parents ont été professeurs de danse bénévoles plus de trente ans. Après les confinements, il a créé avec eux un Apéro Bal au Centre de Développement Chorégraphique d’Avignon. Il poursuit sa réflexion avec ce projet qui commence par un tour de danse spectaculaire. Entre trois mégalithes de feutre, dressés au bord de l’espace scénique pour évoquer ce qui résiste au temps, un quatuor évolue. Ses mouvements puisent leurs racines dans des gestes anciens, à la fois terriens et célestes, qui poussent à frapper le sol et à sauter. Peu à peu, il transmet au public qui l’entoure les bases de son vocabulaire chorégraphique, comme la pizzica ou la plus rare ballarella, que l’on dansait dans les fêtes de villages du sud de l’Italie jusqu’au début des années 2000 et qui est aujourd’hui en voie de disparition. Le bal s’ouvre. Chacun est invité à se mouvoir au son d’une musique en constant crescendo, conçue sur des outils électroniques mais inspirée des pulsations d’antan. Tout s’électrise : les corps les plus magnétiques en attirent d’autres, la scène devient piste et une petite portion de la France reprend la danse.

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