Beethoven-Broadwood : l’itinéraire d’un piano de Londres à Vienne

L’œuvre pour piano de Beethoven témoigne de l’extraordinaire évolution de l’instrument dans les premières décennies du XIXe siècle. Révolutionnaire par sa mécanique à cordes frappées, le piano s’est progressivement émancipé de son lointain cousin le clavecin (instrument à clavier mais à cordes pincées) pour ouvrir sur de nouveaux horizons sonores. Avant la standardisation récente au XXe siècle, le piano ou plutôt les pianos ont été de véritables laboratoires d’expériences esthétiques pour les compositeurs épris de nouveauté. Beethoven a incontestablement été de ceux-là. Toute sa vie, il a recherché le piano capable de traduire ses idées musicales et, parmi tous les instruments dont il a pu jouer, c’est sans doute celui que le facteur londonien Thomas Broadwood lui a offert en 1817 qui a le mieux répondu à ses aspirations. Ce magnifique instrument de six octaves, à deux pédales et offrant une étincelante caisse en acajou, fut plus qu’un outil de travail. Il fut son confident et l’accompagna jusqu’à sa mort. C’est sur un piano Broadwood & Sons, contemporain de celui que possédait Beethoven puisque daté de 1822 et déposé depuis 2018 à la Fondation Royaumont, que Maude Gratton, offre un récital dédié aux œuvres du grand compositeur viennois et inspiré par les partitions précieuses (premières éditions) de la Bibliothèque musicale François-Lang.

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