Restos du cœur, des bénévoles au grand cœur

En 2022-2023, plus de 2 millions de repas ont été distribués à 10 000 familles par les Restos du cœur du Val d'Oise. Face à l'augmentation de la précarité, l'association éprouve des difficultés pour répondre à la demande. C'est pourquoi le Département a voté une hausse de 50% de sa subvention aux Restos du cœur, qui s'élève à 37 500 euros.

Le centre de distribution des Restos du cœur d’Argenteuil accueille 900 familles par semaine venues de 13 communes. 90 bénévoles s’y activent pour accueillir humainement et distribuer des repas équilibrés.

« Je suis de la génération Coluche, une génération solidaire. Au fond de moi je savais que je donnerai un jour un coup de main aux Restos du cœur. » Après un long parcours d’engagement, Hervé Robert, 64 ans, est le responsable du centre de distribution d’Argenteuil. « Du bénévolat à temps complet !». Il en rit. Retraité du secteur du transport par bus, il a le sens du service public chevillé à l’âme.

Aujourd’hui c’est mardi, une des trois demi-journées de distribution. Avant 7h00, les premiers bénévoles sont là déjà. Maria, sa seconde. Anita affairée au rayon brocante. Martine, grande mère gestionnaire du vestiaire pour les enfants jusqu’à trois ans. Louisa concentrée sur ses paniers de légumes. Rolande la doyenne qui s’occupe des inscriptions. Et beaucoup d’autres. Chaque distribution mobilise une quarantaine de bénévoles.

« Une distribution exige beaucoup de travail en amont. Il faut passer des commandes, décharger les camions, trier, inventorier, classer, pour le jour J accueillir les personnes tout en limitant le plus possible la file d’attente », détaille Hervé.* « Assurer un contact humain -la clef de la vie- est primordial. » Le hangar des Restos du Cœur est une ruche ouvrière. « Ça usine ici ! C’est une aventure de tous les jours. Chacun prend sa place. Je donne juste le la !».

La brutale élévation du nombre de familles accueillies chaque semaine assombrit cet homme chaleureux. « 600 l’an passé. 900 depuis le début de l’année 2023. C’est un constat objectif appuyé sur les critères qui permettent d’obtenir le passeport des Restos du Cœur et une aide alimentaire. » Décourageant ? « Je ne me fais pas à l’idée que c’est normal. Personne ici. Pour autant la réalité est là. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés dans notre bulle. Sans les Restos du Cœur ce serait moins bien encore ». Alors, tout le monde s’affaire.

Photo : ©CDVO/Neway Partners

A noter : Cet article fait partie de la rubrique En Lumière du Val d'Oise Magazine d'hiver n°26 qui sera distribué prochainement.